D’un point de vue philosophique comme économique, l’entreprise a tout intérêt à cultiver le bonheur au travail. Une étude conduite par le MIT et Harvard[1] montre que les salariés heureux sont deux fois moins malades, 31% plus productifs et 55% plus créatifs.Pour la génération des Millenials, qui représentera 75% des actifs en 2025[2], le bien-être est le premier critère de fidélité envers une entreprise. La question n’est donc pas « faut-il être heureux au travail ? » mais plutôt « comment le cultiver ? ».
Il n’existe pas de recette magique pour y parvenir ! La mission des dirigeants est donc de trouver la meilleure formule, qui relève davantage de la confiance que d’un budget baby-foot.
En résumé
La recette du bonheur peut être résumée en trois parties : Établir la clarté. Des méthodes comme l'approche OKR sont efficaces pour motiver les équipes autour d'un objectif commun. Le cadre de l'entreprise doit également être suffisamment clair pour permettre l'autonomie individuelle et la cohésion de l'équipe.
Faites confiance à vos équipes. La flexibilité et des objectifs clairs sont une chose, mais le plus grand atout d'une équipe est la confiance. Comme le disait Aristote : "Le tout est plus grand que la somme des parties".
Investir dans le personnel. Des sessions régulières de formation en équipe permettent aux employés de se perfectionner et de mieux collaborer. Le retour d'information est également un outil essentiel, que 62 % des salariés associent au bonheur au travail.
Établir la clarté
La clarté est l'un des piliers du bonheurau travail. Il est important de donner du sens pour que chacun sache pourquoi il travaille. La méthode OKR est un moyen efficace de motiver les équipes autour d'un objectif commun. Pour chaque objectif (par exemple, la fidélisation des clients), il y a un résultat clé clair (par exemple, augmenter le taux de renouvellement de 1 %). Chacun a toujours à l'esprit la direction à suivre et ce qu'elle signifie en pratique.
Un autre facteur de bonheur au travail est de savoir que son travail contribue à la réussite de l'entreprise [3].[3]. Cela permet de se sentir utile et épanoui. Cela nécessite des descriptions de poste précises, afin que chaque employé soit conscient du champ d'action de son travail.
Enfin, le cadre de l’entreprise doit lui aussi être suffisamment clair pour permettre à chacun de connaître sa marge de manœuvre, tant en termes de décision (par exemple l’autonomie d’un commercial lors d’une négociation) que de manière de faire les choses. A quelles valeurs se référer pour recruter ? Quels sont les critères de validation d’une période d’essai ? Quels sont les horaires attendus de la part des cadres ? Est-il acceptable de déjeuner d’une raclette dans un open space ? L’explicitation et le partage de la culture d’entreprise sont aussi importants que la définition de règles à respecter pour bien vivre ensemble.
Faites confiance à vos équipes
Une fois les objectifs et le cadre définis, toutes les conditions sont réunies pour offrir de la liberté dans l’organisation du travail. En effet, les salariés portent de plus en plus d’attention à la flexibilité et à la liberté que leur offre leur employeur. Des horaires de travail flexibles et adaptés au rythme de vie de chacun, et la possibilité de faire du télétravail, sont un bon début. Avoir une salle disponible à l’heure du déjeuner pour la sieste plaît beaucoup aussi !
Ces aménagements imposent cependant de faire confiance à ses équipes et de partager la prise de décision. Dans son livre « Reinventing organizations », Frédéric Laloux encourage les entrepreneurs à donner plus d’autonomie à leurs collaborateurs, pour libérer les énergies et la créativité. Cela peut se matérialiser par des modes alternatifs de prise de décision, comme la sollicitation d’avis. Le principe : toute personne est habilitée à prendre n’importe quelle décision dans l’entreprise, du moment qu’elle sollicite l’avis de ceux qui sont concernés et des spécialistes du sujet.
L’intelligence collective, en permettant à chacun d’exprimer ses idées sur un pied d’égalité, est également un puissant moteur de co-créativité qui peut apporter des axes d’amélioration insoupçonnés. Comme disait Aristote : « La totalité est plus que la somme des parties » !
Cette confiance collective permet aussi de se remettre en cause régulièrement à tous les niveaux de l’entreprise. À la clé, une agilité décuplée et une progression rapide de l’ensemble de l’équipe.
Investir dans les personnes
Le sentiment de progrès et d'apprentissage est l'un des principaux facteurs de bonheur au travail[4].[4]. Un facteur commun aux entreprises où les employés sont les plus heureux est l'investissement dans la formation des équipes. Des sessions de formation régulières permettent aux équipes de rester efficaces et motivées. Ce n'est pas toujours une question de budget : il existe de nombreux moyens peu coûteux de faire évoluer les gens. Par exemple, l'organisation de sessions d'apprentissage par les pairs pour partager les connaissances au sein des équipes.
Les managers sont également responsables de la qualité des relations entre collègues. Cela nécessite une attitude bienveillante et cohérente de la part des dirigeants. Ils se doivent d'incarner les valeurs de l'entreprise et d'être exemplaires. Quoi de plus inspirant que de voir son manager en action ?
Il est également de la responsabilité du manager de stimuler les équipes avec un retour d'information juste et stimulant. Quel employé pourrait être heureux avec un manager qui ne donne ou ne demande jamais de feed-back ?
62% des salariés associent le feedback et le bonheur au travail.
Il est en effet très utile d'apprécier la qualité du travail de l'autre pour l'aider à développer ses compétences. Cela nécessite toutefois un lien de confiance solide.
Il existe des méthodes simples pour faciliter la communication, comme la communication non violente. Elle vise à construire des relations basées sur la clarté, l'empathie, la coopération harmonieuse et le respect de soi et des autres. La gentillesse est la base idéale pour construire une culture du retour d'information.
Une fois que le bonheur au travail est établi, vous pouvez entretenir le bonheur au travail. Il peut s'agir simplement d'organiser des événements réguliers tels que des apéritifs hebdomadaires, des déjeuners d'équipe ou des séminaires. N'oubliez pas de célébrer les succès, petits ou grands : la fin d'un projet, un nouveau membre de l'équipe ou un contrat signé !
En définitive, le bonheur au travail est accessible à tous. Il repose sur des actions concrètes et, surtout, sur la conviction que l' homme reste la priorité de l'entreprise. Dirigeants et managers, à vous de jouer !